Je reviens dans le cadre de mon dernier article publié aux Techniques de l’ingénieur sur comment La COP sollicite l’expertise scientifique du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evaluation du Climat (GIEC et IPCC en anglais) instauré en 1988 par les Nations Unies et l’Organisation Météorologique Mondiale. Les rapports récurrents du GIEC ont rythmé les étapes des politiques climatiques. Le premier, publié en 1990, a pesé sur l’adoption de la Convention cadre des Nations Unies en 1992. Le second, paru en 1996, a conduit au Protocole de Kyoto, signé en 1997. En 2000, le troisième a proposé la notion d’adaptation qui a été au cœur des négociations ultérieures. Le quatrième, datant de 2007, a introduit la limitation à 2°C de la hausse de température à ne pas franchir, ce qui a été discuté à Copenhague en 2009 puis à Cancún en 2010.
Il est permis de penser que le 5ème rapport de 2014 (produit par plus de 800 scientifiques), permettra d’aboutir à des décisions ambitieuses, scellées au sein de ce que d’aucuns qualifient déjà d’«Accord de Paris».
Le Protocole de Kyoto a défini pour la première fois des engagements chiffrés de réduction des émissions. 188 pays signataires de la convention cadre des Nations Unies l’ont signé. Beaucoup moins l’ont ratifié, à commencer par les États-Unis qui sont sortis du dispositif de Kyoto, lors de la COP 6 à Bonn, en 2001. Il est néanmoins entré en vigueur le 16 février 2005. Le succès d’un tel système requiert une coordination de l’action collective internationale, non seulement pour contrôler les engagements pris, comme le Protocole l’impose depuis 2008, mais également pour la négociation sur l’après 2012, date à laquelle il devait expirer à la faveur d’un nouvel accord dont l’entrée en vigueur était prévue pour 2020. Or, les COP successives ne sont pas parvenues à trouver un nouveau protocole, notamment lors de la Conférence de Copenhague en 2009 sur qui beaucoup d’espoirs étaient fondés.
Si la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, qui s’est achevée en 2012, a bien connu une baisse des rejets de certains pays développés, elle a vu aussi l’explosion de ceux issus des pays émergents, Chine en tête.
Or, le dernier rapport du GIEC (paru en 2014) affirme, avec une certitude (de 95%) plus grande que les évaluations précédentes, que les facteurs anthropiques (déforestations, rejets de méthane, et surtout émissions de CO2 liées à l’usage des combustibles fossiles), sont la cause prédominante du réchauffement observé depuis le milieu du XIXème siècle. L’influence de l’homme sur le système climatique est donc indéniable avec des conséquences observées sur tous les continents et, si on ne le maîtrise pas, des incidences graves, généralisées et irréversibles pour les sociétés humaines et les écosystèmes
Les défis sont donc sans précédent pour cette COP 21. Elle doit parvenir à un accord international permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C et s’appliquant, cette fois, à tous les pays. En d’autres termes, il est indispensable de trouver le mode d’insertion des Pays en Développement (PED), dont la Chine, qui ne sont pas contraints aujourd’hui dans le Protocole de Kyoto et de faire revenir les États-Unis dans le dispositif multilatéral ; sachant que ces deux pays pèsent pour plus de 42% dans les émissions mondiales de CO2.
De nombreux obstacles demeurent et ont tous pour origine des questions économiques. Cet article traite des conséquences économiques du CC qui servent de base à la Conférence sur le climat de Paris. Après un rappel du cadre, de l’historique et des enjeux du processus international de décisions sur le Climat, les coûts de son changement sont exposés. Il s’agit, à la fois des coûts des impacts (section §1.1) et des coûts des politiques d’adaptation (section §1.2). Les coûts et les bénéfices des politiques d’atténuation sont ensuite analysés (section §2.1) et, des recommandations en faveur d’une décarbonisation de l’économie sont proposées avec une analyse des opportunités de relance économique qu’elles offrent(section §2.2).
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