Pour répondre aux défis de la transformation des métiers vers le DD : un nouveau master au CNAM en management de la construction durable et des éco-quartiers

 

Dans le sillage du colloque organisé  en novembre 2015  et pour compléter le certificat de compétence proposé depuis février dernier sur le management de la ville intelligente et durable, je me suis attelée, dans le cadre du CNAM, en partenariat avec mes collègues du bâtiment et génie civil, de l’urbanisme et des territoires et du CFA , à concevoir un nouveau Master (M2)  en alternance en management de la construction durable et des éco-quartiers qui ouvrira en janvier 2017.

Ce  Master, dont je suis la responsable nationale,  fera donc intervenir, de sa conception à sa mise en œuvre, une variété indispensable de disciplines, de compétences et un très grand nombre de professionnels. De nombreux partenaires industriels nous font d’ores et déjà confiance. Parmi eux : des promoteurs, des constructeurs, des exploitants, des industriels,  des SA d’HLM, des aménageurs, des architectes et urbanistes, des investisseurs et gestionnaires d’infrastructures ou de transports, etc…

Ce master s’inscrit dans une réponse aux besoins de formation tout au long de la vie face à l’évolution des secteurs bâtiment et urbanisme pour répondre aux enjeux du développement durable. Un besoin impérieux de cadres formés au management de l’éco-construction se fait sentir :

 

• Pour des raisons quantitatives, par le flux de travaux importants (immeubles et quartiers, neuf et rénovation).
• Et pour des raisons qualitatives, car prendre le leadership du management de l’opération de conception et développer des offres intégrées est un enjeu stratégique pour les acteurs traditionnels (maîtres d’ouvrage, architectes, bureaux d’études, entreprises de BTP, etc.) ou entrants (entreprises de maintenance, de services urbains, industriels des lots techniques, etc.) ; engagements intégrés ou transverses qui imposent une maîtrise des risques nouvelle ;

La filière ne peut faire face actuellement à ses besoins et trois causes peuvent être invoquées :

 

• Manque de quantité : le nombre de personnes formées aux métiers de l’éco-construction est trop faible.

• Manque d’une vision transverse des différents métiers de la construction durable (technique,  économique, environnemental et social).
• Manque de connaissance dans l’évaluation des projets de construction et d’aménagement durable (conception de coût global).

Notre master traitera

Les caractéristiques techniques

• La conception connait une évolution technique phénoménale : la multiplication des aspects à intégrer; la prégnance de l’aspect économique, décliné en investissement et en exploitation ; l’augmentation du contenu technique embarqué par les bâtiments ; un besoin de précision accru, avec à terme la disparition probable de la distinction études de conception et études d’exécution et l’avènement d’une conception directement exécutable ; enfin, l’apparition de nouveaux outils numériques (le BIM), mais qui ne font pas « à la place de », et qu’il faut apprendre à maîtriser.

La finalité de service

• Dans un contexte de raréfaction budgétaire, la question n’est pas de savoir si tel ou tel investissement peut être considéré comme relativement utile. Mais lequel constituera le levier de service le plus dynamisant pour une entreprise ou dans la société ?
• Décentrer l’investissement de l’acte accessoire de la construction, pour le recentrer sur sa finalité de service, transforme profondément le pilotage de projet, public ou privé.
• Pour intégrer, dès la conception tous les éléments prescrits par l’usage, la pérennité et les conséquences de la vie de l’immeuble, la voie la plus efficace consiste à rendre davantage de parties agissantes dans l’opération de conception, y compris les utilisateurs.

Des nouvelles parties prenantes

• La complexité nouvelle de l’opération de conception et de l’acte de construire placés dans l’exigence de service semble difficile à maîtriser si l’on ne transforme pas les intervenants successifs en parties agissantes de la conception et, dans une moindre mesure, de la construction.
• Creuset d’une multitude d’attentes et de besoins, l’acte de concevoir devient alors une opération extrêmement complexe à l’intersection des acteurs.

Du bâtiment aux flux

• Tant dans le bâtiment qu’à l’échelle urbaine, l’approche par la finalité et les externalités induit une attention qui se décentre de l’ouvrage pour se concentrer sur les flux.
• La maximisation des flux et des interactions est l’objectif final recherché, et cela ne passe pas forcément par du béton ou des infrastructures physiques, mais souvent, d’abord, par un pilotage « intelligent » des flux existants.

Les outils du pilotage

• Ces finalités et cette complexité appellent l’affirmation d’une fonction professionnelle de pilotage de la conception.
• Ces managers doivent maîtriser des savoir-faire techniques, managériaux, comprendre les métiers impliqués, et mettre en place les processus respectueux de ces derniers et garantissant la maîtrise des transferts de risques générés par l’intégration ou la transversalité.

Les principaux métiers et débouchés visés sont les suivants :

• Aménagement : aménageurs privés et établissements publics
• Gestion du patrimoine : foncières d’investissement, assureurs, établissements publics de gestion du patrimoine, direction du patrimoine de grandes entreprises.
• Maîtrise d’ouvrage : promoteurs immobiliers, sociétés d’économie mixte, services immobiliers des administrations locales et de l’Etat.
• Maîtrise d’œuvre de conception : architectes, bureaux d’études, spécialistes du lean, conseils et assistants.
• Entreprises de services aux entreprises ou aux personnes (Facility Management, Multi-techniques, Multiservices).
• Industriels et start-ups du bâtiment intelligent/connecté et de la ville durable.

 

Pour toute information complémentaire vous pouvez contacter Aurore Zribi, CFA CNAM IDF au 01 58 80 88 48, ou par courriel.