Le 11 Décembre 2017, à 13h30, à la Cité des Sciences à Paris lors du Gala de l’innovation, Clément Morlat, après sélection par le jury ISTE/Wiley/RRI, recevra le prix Honoris Causa: Promotion de la recherche en étude de l’innovation (mention Économie), pour sa thèse de l’université Paris-Saclay, préparée à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, sous ma direction.
La cérémonie de remise du prix, en présence de l’éditeur et du président du RRI, sera l’occasion pour Clément Morlat de faire un court discours de 5 minutes sur le contenu de sa thèse.
Clément MORLAT a soutenu sa thèse en Sciences Économiques, le 9 novembre 2016 face à un jury composé de 9 académiques et experts de différentes disciplines et domaines. Ce travail colossal, intitulé « Modélisation dynamique des systèmes de coûts pour une gestion durable des territoires », s’adresse à la question des outils de représentation et d’évaluation pour accompagner des stratégies de développement territorial durable. Il y est expliqué comment le processus de création de valeur économique repose sur un patrimoine territorial constitué de fonctions écologiques, techniques et sociales articulant les éléments du capital productif et en assurant la disponibilité pérenne. La valeur ajoutée est une expression monétaire des bénéfices d’une activité pour les agents économiques d’un territoire. Cependant, l’auteur démontre que ce patrimoine est un bien commun .Par conséquent une évaluation collective et multicritère, plus large que la seule représentation des bénéfices monétaires tirés de son exploitation, est nécessaire afin d’articuler les rôles et les caractéristiques de ce patrimoine pour un développement territorial durable.
La thèse fait appel à « l’économie de la fonctionnalité » permettant d’intégrer la maintenance du patrimoine territorial comme une dimension de la conception coopérative de solutions « produits-services » contractualisées entre entités du territoire. Les comptabilités microéconomiques et les comptes nationaux pourraient, voire devraient, s’adapter à cette représentation élargie du système productif. Clément MORLAT distingue, à ce propos, trois grands « moments » de l’information économique qu’il caractérise comme le moment de Co-conception (par délibération politique) ; le moment de Co-production (par contractualisation des fonctionnalités), et le moment de Co-évaluation (avec des dimensions financières et extra-financières).
Sur le plan empirique, la question de représentation et des outils d’évaluation est traitée par le biais de deux cas d’école : l’étude des filières franciliennes de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaire privé et l’étude des enjeux de l’approvisionnement en granulats de construction. On constate pour tous les deux cas, l’intérêt sinon la nécessité d’une gouvernance intégrée à l’échelle régionale. Cela renvoie à la question des outils adaptés à chaque phase de l’activité de Co-conception, de Co-production et de Co-évaluation des activités de développement territorial.
Ce travail offre un potentiel d’application conséquent avec la mobilisation détaillée des outils de médiation de connaissances (notamment de comptabilité financière et extra-financière) permettant d’expliciter la vision d’une économie de la fonctionnalité à l’échelle territoriale ; et des outils d’aide à la délibération (notamment par évaluation multicritères multi-acteurs) permettant d’établir des scénarios de développement favorables aux intérêts économiques réciproques de ces filières et à la maintenance du patrimoine territorial.
J’invite tous ceux intéressés par les questions de politique de développement territorial durable de se joindre à cette remise de prix et de lire la publication de la thèse de Clément Morlat (ISTE éditions).