The Automobile Revolution : vers un nouveau paradigme de l’électro-mobilité, un ouvrage dirigé par Danièle Attias

 

 

Les questions liées à la mobilité durable restent centrales lorsque nous imaginons ce que pourrait être la smart city ou plutôt le territoire intelligent idéal. Face aux défis du transport de personnes dans les zones faiblement peuplées, ou encore la réduction des émissions de GES, l’électro-mobilité est considérée comme le nouveau paradigme.

Mais quelles sont les marges de manoeuvres de l’industrie dite « traditionnelle » pour répondre aux exigences de l’électro-mobilité en termes d’usage et de technologies ?

Danièle Attias, professeure à l’École Centrale de Paris, titulaire de la Chaire de Recherche Armand Peugeot [PSA Citroën] sur l’économie de l’électromobilité et membre de l’équipe de Recherche Sustainable Economy au Laboratoire de Génie Industriel de l’École Centrale de Paris nous propose dans son dernier ouvrage parue chez Springer des éléments pour mieux cerner ce concept paradigmatique d’électro-mobilité.

Qu’entendez-vous par « révolution automobile » et quelles sont les conséquences pour ce secteur industriel ?

C’est un véritable changement de paradigme qui tient à trois points essentiels: une rupture technologique avec des innovations radicales comme l’émergence de la voiture sans chauffeur et les technologies embarquées, ensuite c’est le changement des usages de la mobilité avec des offres plurielles ( co-voiturage, auto-partage, location sur smartphone, etc.) et enfin un changement industriel car la valeur créée dans la chaine automobile se déplace vers le service.

Par conséquent, les constructeurs d’aujourd’hui ne fabriquerons peut-être plus de véhicules demain…face à la croissance des star-ups créateurs de nouveaux véhicules comme Navya, Google, Apple, Tesla.

L’automobile tient-elle toujours le premier rôle pour ce qui concerne le transport de personne ?

Sa place s’est considérablement réduite face à la multiplicité d’offres de services à la mobilité et à des offres de coûts plus réduits. Le développement d’outils de navigation en temps réel permet d’optimiser les temps de trajets, les choix de modes de transport et de choisir la meilleure offre.

Ce moyen de locomotion peut-il répondre aux exigences de la Smart City ?

C’est une approche globale de la mobilité qui se dessine pour le futur avec les smart cities car on repense l’espace urbain et l’espace de la mobilité en privilégiant les modes écologiques, sereins et durables. les écoquartiers en sont une première illustration. Un chapitre du livre ( P.Geoffron)  est consacré à cette question.

Si l’automobile électrique s’impose définitivement, sommes-nous prêt à répondre à une demande croissante en énergie ?

C’est une question cruciale car la demande énergétique va considérablement augmenter si le « tout électrique » s’impose peu à peu. Pour l’instant, rien de tel, les prévisions en 2050 sont de 10% en Europe pour les VE. Cependant, les questions technologiques de recyclage des batteries, d’optimisation d’énergie sont au cœur des problématiques de toute la filière automobile.