UI Greenmetric, ou comment apprécier un enseignement supérieur durable pour un capitalisme plus responsable

 

Vers une économie responsable

La transition vers une économie plus responsable est en gestation. Un peu partout, dans le monde, des signaux de plus en plus forts, sonnent le glas d’une économie fondée sur l’exploitation massive et aveugle des ressources énergétiques et naturelles, sur l’organisation pyramidale des organisations et un management exclusivement financier. Il est par ailleurs démontré depuis plus de 20 ans que les entreprises et les organisations mettant au cœur de leur stratégie la responsabilité sociétale et environnementale sont les plus performantes. Ce sont celles qui affichent les productivités et les rentabilités parmi les plus élevées avec une réelle capacité à attirer et retenir les meilleurs talents.

Enfin, l’innovation la plus compétitive, devient, elle aussi, responsable  et il est de plus en plus question d’entrepreneuriat sociétale et responsable au sein des incubateurs nationaux et internationaux les plus en pointe.

Ce mouvement de fond n’a pas échappé au gouvernement. Ce dernier vient en effet de confier une mission à Nicole Notat (à la tête de l’agence de notation extra-financière Vigeo) et à Jean-Dominique Sénard  (le président du groupe Michelin) visant à renforcer la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. L’objectif est bien de s’orienter vers un capitalisme plus responsable.

Réussir une telle transition implique que tous les dirigeants et futurs dirigeants de nos entreprises aient, sinon approfondi, au moins rencontré, au cours de leurs formations, des enseignements et des pratiques relevant de la RSE et plus globalement du développement durable.

UI Greenmetric, RSE et enseignement supérieur en France

Pour y parvenir du chemin nous reste à parcourir, si l’on en juge, à titre d’exemple, la place des Etablissements d’Enseignement Supérieur et de Recherche (ESR) français au sein du classement mondial « UI GreenMetric » qui est sorti fin décembre dernier . Ce classement, lancé en 2010 à l’initiative de l’ « Universitas Indonesia », est devenu la référence mondiale en matière de RSE des Universités et chaque année une conférence internationale est organisée dans ce cadre.

Or, en 2017, seulement 6 établissements français y figurent parmi les 619 retenus dans 76 pays : les Universités de Grenoble-Alpes, Aix Marseille, Bretagne Sud, Valenciennes, UVSQ…..et INSEEC U qui fait partie de ce classement pour la 3ème année consécutive et arrive en tête des ESR français. En effet, INSEEC U apparaît désormais en 75ème position mondiale de ce classement, en ayant gagné 100 places en un an !

Fait encore plus marquant, INSEEC U atteint la 13ème place mondiale sur 102, pour « les campus de centre ville », catégorie à laquelle elle appartient, la tête de liste n’étant rien de moins que la prestigieuse Université d’Oxford.

Ce progrès significatif vient récompenser la politique de RSE d’INSEEC U, à laquelle j’ai le plaisir de participer en tant que présidente de sa commission RSE.

Cette politique, qui s’est intensifiée depuis 2014 avec un soutien important du fond de dotation, se décline autour des 5 engagements suivants :

  • Mettre en œuvre une gouvernance participative exemplaire
  • Former et sensibiliser les parties prenantes internes et externes à la RSE
  • Participer à l’avancée des connaissances en matière de promotion d’une recherche et d’une innovation responsables
  • Mettre en œuvre une politique environnementale efficace et coordonnées
  • Développer une politique sociétale favorable aux territoires d’implantation, reconnaitre la diversité et lutter contre toutes les formes de discrimination

Ces engagements, qui donnent lieu à des objectifs ambitieux annuels mesurés par des indicateurs partagés, sont à l’origine de la très bonne performance, tous critères confondus, de prés de 60% des objectifs maximaux possibles du classement GreenMetric. Ce dernier repose en effet sur un score total de 10 000 points et INSEEC U obtient 5867, le premier mondial étant à 7552.

Les 6 catégories de critères sur lesquels ce résultat est établi apparaissent dans le schéma suivant, avec leurs poids respectifs dans le total :

 

 

Si des marges de progrès demeurent pour Inseec U, il n’en demeure pas moins vrai que sa percée prouve qu’avec une volonté d’inscrire sa politique et sa stratégie dans une démarche durable, innovante et responsable, il est possible de rejoindre les leaders mondiaux des établissements d’enseignements supérieur responsables. De tels efforts doivent être encouragés en France car il n’y aura pas de capitalisme responsable, sans au préalable, d’enseignement supérieur responsable !