La Commission Européenne vient de sortir son premier document de travail concernant son sous-programme 2018-2020 des « technologies futures et émergentes » d’Horizon 2020 (son programme de soutien à la recherche et à l’Innovation). Un budget de plus de 1,5 Md d’euros y est prévu. Et parmi les thématiques phares qui donneront lieu à des appels d’offres, la transition énergétique y trouve une place de choix, au moins dans deux rubriques sur trois, à savoir « énergie, environnement et changement climatique » et « TIC et société connectée ».
La Transition Énergétique désigne le passage du système énergétique, dominant depuis la seconde révolution industrielle, reposant sur l’utilisation des énergies fossiles (le pétrole, le charbon, et le gaz naturel) vers un bouquet énergétique donnant la part belle aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Il s’agit en quelque sorte de la troisième révolution industrielle qui n’est encore qu’à ses prémices et dont les opportunités pour le futur sont colossales :
- Le découplage de la croissance économique et de la consommation énergétique
- La réduction des polluants liés à l‘extraction et à la consommation d’énergie, en particulier les énergies fossiles, polluantes, fortement émettrices de gaz à effet de serre et responsables du changement climatique.
- La diminution des tensions géopolitiques liées à la captation des énergies fossiles.
- La maîtrise de risques technologiques majeurs et notamment, à terme une sortie du tout nucléaire.
Si la Transition énergétique, limite l’empreinte écologique sur la planète, elle contribue aussi à la création de richesses et d’emplois. Elle représente en quelque sorte un compromis entre soutenabilité écologique et croissance économique. Elle est en effet porteuse de multiples éco-innovations, qu’il s’agisse d’innovations technologiques, d’organisation de services, etc…, comme le prouvent les budgets de recherche et d’innovation énormes qui lui sont consacrés, non seulement en Europe, mais également aux Etats-unis, en Chine, en inde ou même en Afrique. Elle concerne par ailleurs quasiment tous les secteurs économiques : bâtiment, transport, énergie, finance, etc…
Rappelons que la France, d’abord, avec sa Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte de 2015 , puis avec son Plan Climat datant de juillet 2017, fait partie des pays leaders en Europe. Elle s’est ainsi engagée à « doubler son effort de recherche publique dans le domaine de la transition énergétique d’ici 2020 » (plan Climat 2017, Axe 12).
Cela se traduit par des programmes de recherche dans des domaines comme le solaire photovoltaïque haute performance, les batteries et leur recyclage, le numérique pour l’énergie, l’éco-mobilité, l’économie circulaire, etc…. et s’est fixée comme objectif la création de 100 000 emplois supplémentaires pour 2018 (Loi 2015 relative à la transition énergétique).
Avec la Transition Energétique, un nouveau sentier de croissance verte est donc bien en route, tant au niveau international que national.
Nous aurons l’occasion de revenir en détail sur l’ensemble de ces sujets dans la prochain MOOC que je coordonne.