Accélération de la transition énergétique sur le continent Africain

 

Un double numéro spécial “Énergie durable en Afrique et Initiatives”

 

Deux volumes de la Revue Liaison Energie Francophonie (LEF), venant de paraître au second trimestre 2018, ont pour ambition de contribuer à la réouverture des enjeux contemporains de la transition énergétique bas-carbone /post carbone sur le continent africain en apportant des réponses concrètes à des questions urgentes et éminemment politiques.

Ils sont préfacés par Jean Pierre Ndoutoum, directeur de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable et coordonnés scientifiquement par Samir Allal, maître de conférences à l’Université Paris Saclay.

Le premier (LEF 107) traite des défis et des avancées qui caractérisent l’offre et la demande énergétiques en Afrique. Parmi ces défis citons une demande d’investissements annuels additionnels de plus de 30 milliards de dollars, le besoin crucial d’attirer de nouvelles entreprises et la nécessité de coordonner les actions entre les gouvernements, les institutions de développement, les entreprises et les banques .

Le second (LEF 108) aborde les questions de résilience climatique, de l’inclusivite sociale, des grandes innovations en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables, des modes de production et d’exploitation énergétique dans les sec8teurs agricoles, industriels, des transports, de l’urbanisme, de l’habitat ou encore de la conception des villes durables.

De la biomasse et énergies fossiles aux énergies renouvelables

Comme le rappelle Samir Allal, « la transition énergétique en Afrique désigne le passage d’un système, dominant et très peu performant, reposant sur l’utilisation des énergies fossiles et de la biomasse vers un bouquet énergétique donnant la part belle aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, dans un contexte d’incertitudes micro- et macroéconomiques ».

Pour les très nombreux auteurs européens et africains qui ont contribué à ces deux numéros spéciaux, il s’agit sans conteste d’un nouveau levier d’action dans un contexte de risque et d‘incertitude pour lutter contre la pauvreté en Afrique, procurer de nouvelles sources de revenus et d’emplois tout en offrant l’opportunité d’impliquer les citoyens dans des projets collectifs.

Tous s’accordent sur le fait que la transition énergétique équivaut à inventer un nouveau modèle de développement pour l’Afrique.

L’Afrique, un contexte favorable pour la transition énergétique

Pour au moins trois raisons le contexte de l’Afrique est en effet favorable à cette transition énergétique  :

  • Le continent abrite plus de la moitié des citoyens du monde sans accès à l’électricité.
  • Deux tiers des capacités énergétiques additionnelles de production pour atteindre l’accès universel en 2030 restent encore à y construire ; et cela, à un moment historique où arrivent à maturité les innovations technologiques et de services des énergies renouvelables.
  • Des sommes considérables de financements sont fléchées pour soutenir la transition énergétique en Afrique.

J’ai le plaisir d’avoir contribué à ce numéro spécial par un article, rédigé avec mon collègue Martin O’Connor, professeur à l’université de Paris Saclay, intitulé  « Economie circulaire et solidaire : l’opportunité africaine ». Cette contribution, à partir des spécificités de l’économie circulaire au sein de la transition énergétique , insiste sur les opportunités d’allier les ambitions de cette dernière aux préoccupations d’une économie solidaire .

Les questions de compétences et de besoins de formations en management de la transition énergétique, récurrentes dans mon blog, y sont aussi abordées. Je vous invite à prendre connaissance de la table des matières de ce double numéro spécial qui vous incitera, j’en suis sûre, à vous le procurer pour aller plus loin.