Le premier baromètre du moral des entrepreneurs sociaux est sorti en Mars 2015, sans faire beaucoup de bruit. Il est le fruit d’un partenariat entre la Ruche, Orange , Opinion Way et le Mouves. Il s’agit d’une étude quantitative menée auprès de 94 entreprises en février 2015. Il en ressort un certain nombre de résultats édifiants et surtout encourageants.
86% des entrepreneurs sociaux interrogés considèrent qu’ils ont de fortes perspectives de croissance et d’emplois pour leur entreprise. Ils pensent en large majorité que les moteurs de leur activité sont l’innovation, les ressources humaines, la stratégie commerciale et les Technologies de l’information et de la Communication. Le point le plus positif est certainement celui de l’intégration des jeunes qui y est exceptionnelle avec 93% des entrepreneurs sociaux interrogés qui voient en eux un pari sur l’avenir ! A noter que 36% de ces dirigeants d’entreprises ont moins de 34 ans ! Au total les entrepreneurs sociaux sont beaucoup plus enthousiastes pour l’avenir que les autres dirigeants d’entreprises.
Rappelons que l’entrepreneuriat social concerne la création d’une activité économique renvoyant aux valeurs du Développement Durable et de sa déclinaison aux niveaux des organisations : la Responsabilité Sociétale des Entreprises . L’entrepreneuriat social accompagne le mouvement de fond de nos sociétés qui font face à plusieurs mutations : contexte économique difficile, marché de l’emploi traditionnel en attrition, budgets publics réduits, inefficacité commerciale des entreprises, enjeux environnementaux. Un rapport du Centre d’Analyse Stratégique et de l’OCDE souligne l’intérêt croissant de la part des décideurs politiques et du grand public pour cette nouvelle forme d’entrepreneuriat : augmentation des créations d’entreprises « sociétales », éclosion des chaires dédiées à cette thématique dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, organisation de conférences et séminaires portant sur l’ampleur de ce phénomène. Il s’agit donc d’un mouvement de fond au niveau mondial et la Commission européenne y est particulièrement attentive .
L’entrepreneuriat social vise à répondre aux besoins sociaux et environnementaux (éco-innovations, circuits courts, accès aux soins, économie circulaire, etc…) en créant de l’activité et des emplois non délocalisables sur les territoires. Cela consiste finalement à prendre son destin en main pour créer une nouvelle économie, plus durable, qui ne soit fondée ni sur le modèle du tout étatique ni sur celui du tout financier . Les entreprises sociales sont en général très innovantes, tant du point de vue de l’éco-innovation que de l’innovation responsable . De nombreux incubateurs d’entrepreneuriat social fleurissent. La Ruche (partenaire de ce baromètre) fait, à n’en pas douter, partie des fleurons en cette matière.
La Ruche constitue en effet un véritable laboratoire vivant de l’entrepreneuriat social. Créée à Paris en 2008, la Ruche a vu passer plus de 250 entreprises avec un taux de réussite supérieur à 80%. Elle a été primée premier incubateur de la Ville de Paris en 2014. Une centaine d’entrepreneurs y cohabitent actuellement et s’entraident pour créer des solutions innovantes aux problèmes sociétaux qui les entourent. Tous les métiers peuvent être pensés aujourd’hui avec une dimension humaniste et surtout avec une vision de développement des territoires. Il est à noter que La Ruche et Orange ont noué un partenariat d’envergure qui favorise le déploiement de ce mode d’entreprenariat partout en France car il est à la fois innovant, socialement vertueux et créateur d’emplois non délocalisables. En 2015 la Ruche a essaimé à Bordeaux et à Marseille.
Cette nouvelle forme d’entrepreneuriat fait sans conteste partie de ces activités relevant de la transition vers le développement durable .